A la date de ses 75 ans et de la remise au pape de sa charge d’archevêque d’Olinda et Recife, le 7 février 1984, Dom Helder a légué à sa « Famille » une « société civile sans buts lucratifs » enregistrée sous le nom de « Obras de Frei Francisco » (Œuvres de Frère François).
Avec, pour « capital », ses biens propres : essentiellement ses écrits et les initiatives sociales qu’il avait engagées avec les prix et les dons reçus partout où il passait.
Le 15 août 2003, le Conseil de l’entité faisait enregistrer, avec une mise à jour de ses statuts, une nouvelle dénomination : Instituto Dom Helder Camara (IDHeC) et adoptait la Charte de principes suivante :
Principes, départements et programme
Charte des principes :
« Le 7 février 1984, Dom Helder Camara, alors archevêque auxiliaire résidentiel d’Olinda et Recife, a fondé les Obras de Frei Francisco, entité civile sans buts lucratifs, qui prend maintenant le nom d’Institut Dom Helder Camara et qui assume, par la présente Charte de principes, tous les objectifs culturels et philanthropiques proposés par son fondateur, en les adaptant, comme explicité ci-dessous, aux nouvelles conditions du XXIè siècle.
« En prenant le nom d’Institut Dom Helder Camara au lieu de la dénomination originelle choisie par Dom Helder Camara, l’Institut ne prétend d’aucune manière promouvoir ou patronner quelque culte que ce soit à la personne de l’archevêque émérite d’Olinda et Recife décédé et reste ainsi fidèle à sa volonté explicite. Elle reconnaît seulement qu’au lieu du nom originel doit être maintenant donné le nom de son fondateur, en poursuivant et amplifiant les objectifs, en réunissant et galvanisant autour d’eux les collaborateurs et collaboratrices qui, inspirés par l’Esprit qui a toujours porté Dom Helder au service des pauvres et de l’Eglise catholique, demeurent fidèles aux directives d’action qu’il a tracées.
Trois départements :
« En continuité, dans les nouvelles circonstances du troisième millénaire de l’ère chrétienne, aux inspirations, rêves et propositions condensées dans la lettre manuscrite par laquelle, il y a vingt ans, le 7 février b1982, Dom Helder demandait l’élaboration d’un ‘projet de statut’ pour l’entité qu’il pensait créer, l’Institut Dom Helder Camara s’organise en trois départements distincts et articulés :
« 1- Département de préservation de la mémoire de la vie, des fonctions civiles et ecclésiales, de la production intellectuelle, mystique et pastorale de Dom Helder Camara, avec le Centre de Documentation Helder Camara (CeDoHC) du Mémorial Helder Camara.
« 2- Département de la recherche scientifique et de communication/diffusion, en partenariat avec les Universités et autres institutions culturelles, des écrits de et sur Dom Helder, spécialement avec la publication de ses Œuvres complètes.
« 3- Département de la présence active dans la société civile en incitant, appuyant et développant, tant dans la Casa de Frei Francisco qu’en partenariat avec d’autres organisations de l’État, de la société civile, des Églises et des Institutions internationales, des projets cohérents au service de la dignité de la personne humaine et de la lutte pour la justice, la paix et la fraternité.
Programme :
« Pour le moment, l’Institut Dom Helder Camara veut :
a-S’attacher et réalimenter, culturellement et spirituellement, les anciens, actuels et nouveaux collaborateurs et collaboratrices, en approfondissant la spiritualité de Dom Helder, aidant à les rendre capables d’agir dans la société, dans la lutte pour la justice, la paix et la fraternité.
b-Recueillir, organiser, préserver et publier, sous la forme éditoriale des Œuvres complètes et sous la forme d’ouvrages de vulgarisation, tous les écrits et autres manifestations artistico-littéraires de Dom Helder Camara, toujours selon sa volonté originelle, c’est-à-dire au bénéfice de la « marche de la justice et de l’amour comme chemin pour une paix véritable et durable »
c- Destiner les éventuelles ressources obtenues avec les publications projetées ci-dessus ainsi que des autres ressources obtenues en fonction de la mémoire de Dom Helder, « aux pauvres, de préférence en partenariat avec des organisations ou mouvements qui ne travaillent pas seulement pour les pauvres, mais avec les pauvres »
d-Maintenir vivante la mémoire de le vie et de l’action de Dom Helder Camara au sein et au-delà de l’univers ecclésiastique, au Brésil et à l’étranger, en réunissant, préservant, ouvrant à la recherche scientifique et exposant, à travers le CeDoHC et le Mémorial Helder Camara, les témoignages documentaires et biographiques ainsi que les objets liés à sa vie personnelle et publique. »
L’IDHeC, mémoire vivante
Au cours de l’année 2008, l’IDHeC (Instituto Dom Helder Camara) a connu une intense activité, comme en témoigne le compte rendu présenté lors de l’assemblée générale du 29 avril dernier : « Une année riche de sollicitations, d’occasions très gratifiantes et d’autres d’une extrême difficulté ».
La préparation du Centenaire :
Il y avait, tout d’abord, la préparation du centenaire de Dom Helder, avec la perspective de publication de cinq nouveaux volumes des Œuvres complètes et la restauration de l’ensemble des bâtiments de l’église des Frontières – dans le cadre d’un projet de Mémorial Dom Helder Camara.
Initiée en 2007, la préparation proprement dite s’est faite en étroite relation avec le gouvernement de l’Etat du Pernambouc, les municipalités d’Olinda et Recife, de nombreux organismes locaux, la CNBB (Conférence nationale des évêques du Brésil)… Il s’agissait d’organiser des conférences, tables rondes, séminaire De préparer l’émission d’un timbre – dont la mise en service eut lieu le 7 février 2009, date anniversaire de Dom Helder. De réaliser une exposition itinérante…
Le Centre de documentation Dom Helder Camara :
Malgré un personnel très réduit (une bibliothécaire et une stagiaire), le CeDoHC a connu une intense activité tant les demandes ont été nombreuses : thèses, films, travaux scolaires et universitaires, expositions, recherches en matière de droits humains, hommages de toutes sortes dans le cadre du centenaire… Sans compter la numérisation de 7642 photos légendées, le classement de nombreux articles de presse… et la nécessité de remettre les locaux en état après un cambriolage…
La Casa de Frei Francisco :
Accueil de 120 enfants et adolescents, accompagnement psychologique de groupes ou soutien individuel, cours de couture et d’alphabétisation pour les mères… La Casa de Frei Francisco (CFF) a maintenu son activité sociale, en partenariat avec de nombreuses associations, paroisses… Et peu à peu, l’équipe observe un changement des comportements dans l’hygiène personnelle, le respect de l’environnement, la baisse de la violence…
Ainsi l’IDHEC ...
Ainsi l’IDHeC a-t-il réussi à maintenir, voire à développer ses activités tout au long de l’année 2008 et au début de l’année 2009, et cela malgré des difficultés financières colossales qui « n’ont fait qu’intensifier la conscience que l’action ne pourra se poursuivre sans un minimum de ressources » .
Et les responsables tiennent à souligner que tout cela n’a été possible que grâce à l’engagement d’une équipe compétente et dévouée, au partenariat avec de nombreux organismes de la société civile, du gouvernement de l’Etat et de l’Eglise, et à la collaboration de nombreux journalistes et organes de presse.
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